Fils de Mathurin TOSTIVINT, charron, et d’Anne Marie SIMON, Albert Auguste François TOSTIVINT voit le jour le 5 juillet 1895 à Montauban-de-Bretagne, au lieu-dit La Hucherais. Benjamin de sa fratrie, il a deux frères, Henri (né en 1889, il décède de la typhoïde durant son service militaire) et Ange (1892, réformé suite à une blessure au genou par éclat d’obus en septembre 1914, il recevra la Croix de guerre et la médaille militaire). L’aînée était une fille, Célestine, née en 1888, mais elle n’a pas survécu.

 

Son recensement militaire se fait à Rennes en 1914 (bien que sa classe soit 1915) sous le numéro matricule 1116.

Blond aux yeux bleus, visage ovale au front couvert, le jeune homme d’1,66m a un niveau d’instruction 3 et exerce la profession de charron, comme son père et son frère Ange.

Le 18 décembre 1914, Albert incorpore le 1er régiment d’infanterie coloniale pour son instruction militaire. Le 17 mai 1915, il passe au 1er régiment mixte de marche.

Le 14 juin 1915, il passe au 33e régiment d’infanterie coloniale qu’il rejoint à Bussy-le-Château (51 – Marne).

L’historique régimentaire raconte que « du 22 au 30 juin 1915, le 33e prend les tranchées de Beauséjour et de Perthes-les-Hurlus ». C’est là, le 26 juin 1915, qu’Albert est blessé par éclat d’obus.

Le 6 septembre 1915, il reçoit la citation suivante : « Blessé en faisant bravement son devoir le 26 juin 1915. » Il est décoré de la Croix de guerre.

Le 1er octobre 1915, après la bataille de Souain (51), Albert est fait caporal.

Le 33e RIC passe le premier semestre 1916 entre la Somme et l’Oise.

À la fin de l’été, le régiment est envoyé en première ligne dans les tranchées de Belloy-en-Santerre (80 – Somme). Comme le raconte l’historique régimentaire, « dans cette région, le régiment tout entier fait montre de splendides qualités d’endurance et de valeur (…). Le tir d’artillerie lourde qui, sans arrêt, bat nos tranchées, oblige les hommes à un travail fort dur et héroïque. Il faut d’abord entretenir dans un sol mouvant et sous des pluies diluviennes un système de tranchées sans cesse bouleversé par les obus et les torpilles. C’est dans ces conditions que le 33e colonial prend part aux attaques du 12 au 18 octobre 1916. »

Le 18 octobre 1916, Albert est blessé à Belloy-en-Santerre (80) à nouveau par éclat d’obus. Il souffre d’une fracture de la jambe gauche. Évacué sur l’ambulance 8/17, il est ensuite envoyé à l’hôpital d’évacuation de Ressons-sur-Matz (60 – Oise) où il séjourne du 19 octobre au 1er novembre 1916. Après une permission de 7 jours, il rejoint son régiment.

Le 8 décembre 1916, il reçoit une seconde citation : « Chef de pièce très énergique, a fait preuve de sang-froid et de courage pendant la période du 14 au 18 octobre 1916. Blessé à son poste le 18 octobre 1916. »

Le 11 mars 1917, il passe au 53e régiment d’infanterie coloniale.

Le 7 avril 1917, il est promu sergent et le 16 du même mois, il participe à l’assaut du Plateau-des-dames (02 – Aisne).

L’été se passe du côté de Baccarat (54 – Meurthe-et-Moselle), puis, fin septembre, le 53e RIC rejoint la région de Verdun (55 – Meuse) et occupe les carrières d’Haudromont et Louvemont. Comme le précise l’historique régimentaire, « dès son arrivée à Haudromont et Louvemont, le régiment a été soumis à de violents tirs d’obus asphyxiants ». Tout le mois d’octobre, les tirs par obus asphyxiants continuent.

Le 10 novembre 1917, Albert reçoit une troisième citation : « Excellent sous-officier, énergique et courageux. Fortement intoxiqué par gaz, n’a pas voulu se faire évacuer. »

De novembre 1917 à mars 1918, le 53e RIC occupe les tranchées de la forêt d’Apremont (55). Au mois de mai-juin, il est à Château-Thierry (02).

À partir du 8 juillet, il vient occuper la région de Venteuil (51). Dans la nuit du 14 au 15 juillet, les Allemands déclenchent l’offensive, mais le 16, ils se heurtent à la résistance obstinée du régiment qui arrête l’attaque. L’historique régimentaire souligne qu’ « après le fait d’armes du 16 juillet, du 17 au 25, les restes des bataillons tiennent avec abnégation les positions qui leur sont assignées dans un secteur meurtrier. »

C’est dans cette phase de résistance qu’Albert est tué à l’ennemi le 17 juillet 1918.

Le 2 août 1918, il reçoit la citation posthume suivante : « Tombé mortellement blessé le 17 juillet 1918 en faisant bravement son devoir ». Sa Croix de guerre porte désormais 4 étoiles de bronze.

 

À Montauban, la messe d’enterrement est célébrée le 25 septembre. Le bulletin paroissial dit qu’ « il est facile de comprendre la grande douleur de ses parents, surtout de sa mère, quand on sait combien Albert TOSTIVINT était aimable et bon enfant. »

 

La transcription du décès dans les registres de Montauban se fera le 17 mars 1919. Albert TOSTIVINT est déclaré Mort pour la France.

Son nom figure sur le livre d’or de Montauban établi par le ministère des pensions, mais aussi sur les trois monuments de la ville (colonne, église, plaque du cimetière).

 

Son corps repose à la nécropole nationale Le Prieuré de Binson, sur la commune de Châtillon-Sur-Marne (51), tombe 1466.

 

 

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