Fils de Jean Baptiste TIREL, laboureur, et d’Aimée GEFFROUAIS, Jean Marie TIREL voit le jour le 29 avril 1878 à Montauban-de-Bretagne au lieu-dit Treguenote. Il est l’aîné de sa fratrie et a deux sœurs, Aimée née en 1879 et Marie Joseph née en 1882.

Le 15 janvier 1883, son père décède : Jean Marie n’a même pas 5 ans, sa plus jeune sœur n’a que quelques semaines. La famille déménage alors à la Haute Rouvraie.

 

Son recensement militaire se fait à Rennes en 1898 sous le numéro matricule 1502. Brun aux yeux bleus, le nez aquilin et le menton fuyant, le jeune homme d’1,60m exerce la profession de domestique agricole sur la commune de Saint-M’Hervon.

Il est dispensé de service pendant un an, en tant qu’aîné de veuve.

Le 14 septembre 1899, Jean Marie incorpore le 41e régiment d’infanterie de Rennes pour son service militaire. Un an plus tard, le 23 septembre 1900, il est renvoyé dans ses foyers, son certificat de bonne conduite accordé.

 

En 1906, il est domestique à Montauban dans la ferme des RIGOURD qui emploient également Alfred GAUTIER comme pâtre.

Le 1er octobre 1912, il passe dans l’armée territoriale, au 75e régiment d’infanterie territoriale de Rennes.

Le 10 novembre 1913, il épouse Marie Louis Françoise LAMANDÉ à Montauban-de-Bretagne. Il est alors cultivateur.

 

Le 2 août 1914, la mobilisation générale est déclarée.

Jean Marie est rappelé sous les drapeaux malgré ses 36 ans. Il arrive au corps le 7 août.

Le 2 septembre 1914, il devient père d’une petite Anna.

Le 3 septembre 1914, il passe au 76e régiment d’infanterie territoriale de Vitré, mais c’est avec le 70e régiment d’infanterie qu’il part rejoindre le front, le 11 novembre 1914, dans la région d’Arras ( 62 – Pas-de-Calais).

Comme le raconte l’historique régimentaire, « la vie dans les tranchées commence, avec toutes les difficultés que procurent les intempéries. Le secteur (Rivière, Berle-aux-Bois) est relativement calme jusqu’au 24 février 1915 ; les pertes par le feu sont légères, seule la maladie fait sentir ses effets. La fin de l’hiver et le printemps sont plus agités (lignes de Roclincourt où nous faisons connaissance avec les Minenwerfer), c’est la période d’endurance, coupée seulement par quelques moments de répit (…). Puis c’est le 9 mai, le jour où l’on va reprendre l’offensive escomptée depuis des mois avec impatience et confiance, jour où l’on va quitter les tranchées pour chasser le Boche loin, très loin peut-être. Mais ce beau courage se heurte aussitôt aux fils de fer ennemis ; ceux-ci n’arrêtent pas l’ardeur de nos hommes, ailleurs pourtant les mitrailleuses fauchent et les meilleurs chefs et leurs meilleurs hommes. On saura désormais qu’on ne lutte pas avec du courage contre des fils de fer. Et c’est la sévère leçon qui ressortira de cette journée. »

C’est lors de cette journée du 9 mai 1915 que Jean-Marie TIREL est porté disparu à Roclincourt (62).

 

Il sera « rayé des contrôles » le 9 juillet 1915, une façon de reconnaître son décès.

Sa veuve touchera un secours de 150 francs le 18 mai 1916.

 

Le 30 avril 1920, sa fille Anna est adoptée par la Nation.

Il faudra pourtant attendre le 14 mai 1920 pour qu’un jugement de décès soit rendu par le tribunal de Montfort, le déclarant « tué à l’ennemi ». La transcription dans les registres de Montauban se fera le 1er juin 1920. Jean-Marie TIREL est reconnu Mort pour la France.

 

Son nom figure sur le livre d’or de Montauban établi par le Ministère des pensions, mais aussi sur les trois monuments de la ville (colonne, église, plaque du cimetière).

 

Il recevra à titre posthume la Croix de guerre avec étoile de bronze (J.O. du 08/09/1922) accompagné de la citation suivante : « Brave soldat. Tombé glorieusement pour la France, le 9 mai 1915 devant Roclincourt. »

 

Son lieu de sépulture est inconnu.

 

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