Fils de Léon RIGOURD, cultivateur, et de Marie Piron, Ange Marie Léon RIGOURD voit le jour le 12 juin 1885 à Montauban-de-Bretagne au lieu-dit La Ville au Houede. Cadet de sa fratrie, il a deux frères, Pierre né en 1884 (mais qui ne survit pas) et Henri en 1886 (qui sera infirmier militaire d’août 1914 à mars 1919), et une sœur Marie en 1891.

 

Son recensement militaire se fait à Rennes en 1905 sous le numéro matricule 1316. Cheveux et yeux noirs, visage ovale au menton rond et au front découvert, le jeune homme d’1,60m a un niveau d’instruction 2 et exerce la profession de cultivateur, comme son père.

Le 7 octobre 1906, Ange incorpore le 41e régiment d’infanterie de Rennes pour son service militaire. Le 27 septembre 1907, il passe au 10e escadron du Train. Un an plus tard, il rentre chez lui, son certificat de bonne conduite accordé. À compter du 1er octobre 1908, il passe dans la réserve de l’armée active et est à nouveau affecté au 41e régiment d’infanterie.

Le 15 février 1913, il passe au 2e régiment d’infanterie de Granville.

 

Le 2 août 1914, la mobilisation générale est déclarée.

Ange rejoint son régiment le 4 août. Le 10, il part avec le 202e régiment d’infanterie, formé de réservistes des classes 1903 à 1906. Parti par voie ferrée, le régiment arrive à Rethel (08 – Ardennes) le 11 août. Comme le rapporte l’historique régimentaire, « jusqu’au 21 août, le 202e ne fait qu’exécuter des marches de concentration, au cours desquelles ces paysans, hier encore occupés aux travaux des champs, redeviennent soldats. Le 22 août, ils reçoivent le baptême du feu à Vivy (Belgique). »

Bien que peu touché, le régiment doit battre en retraite sur ordre du général Joffre.

« Le 202e repasse la Meuse et vient s’installer dans des tranchées. L’ennemi avance rapidement, il faut à tout prix retarder sa marche (…). Il réussit à passer la Meuse le 16 août, à l’est de Donchery. C’est alors qu’ordre est donné d’attaquer le village de Villers-sur-Bar, où l’infanterie allemande a pris position. »

C’est lors de cette attaque du 26 août 1914 qu’Ange RIGOURD est porté disparu. Blessé, il a été emmené par les Allemands. Le 12 janvier 1915, les autorités allemandes informent la France de son décès, de suite de blessures de guerre, sans en préciser la date exacte. Elles indiquent également que son corps a été inhumé (« beerdigt » en allemand) à Noyers-Pont-Maugis (08- Ardennes).

Le bulletin paroissial reprend ces informations dans son numéro de mai, attribuant le 12 janvier 1915 comme date de décès.

 

En octobre 1917, une liste des prisonniers décédés fournie à la France par les autorités allemandes précise qu’Ange RIGOUD est « probablement tombé lors des batailles d’août et septembre 1914 ».

 

Le 14 juin 1918, un jugement déclaratif de décès du tribunal de Montfort décide d’en fixer la date au 26 août 1914. Sa transcription se fait dans les registres de Montauban le 11 juillet 1918. Ange RIGOURD est déclaré Mort pour la France.

 

Son nom figure sur le livre d’or de Montauban établi par le Ministère des pensions, mais aussi sur les trois monuments de la ville (colonne, église, plaque du cimetière).

On le trouve également dans l’historique régimentaire du 202e régiment d’infanterie.

 

Son lieu de sépulture actuel n’est pas connu, mais il est plus que probable que son corps fasse partie des 1200 Français enterrés dans la fosse commune de la partie française du cimetière militaire de Noyers-Pont-Maugis.

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