Fils de Pierre REGEARD, cultivateur, et de Rosalie MENARD, Joseph Mathurin REGEARD voit le jour le 9 juillet 1884 à Montauban-de-Bretagne au lieu-dit La Ville-es-Fonds. Cadet de sa fratrie, il a deux sœurs, Marie Sainte (née en 1882) et Anna (1891). Il a également plusieurs demi-frères et sœurs issus du premier mariage de son père. Le 12 mars 1894, Joseph se retrouve orphelin de père, il n’a même pas 10 ans.

 

Son recensement militaire se fait à Rennes en 1904 sous le numéro matricule 1187.

Cheveux noirs, yeux roux, visage ovale au menton rond, le jeune homme a un niveau d’instruction 3 et exerce la profession de cultivateur. Il est plutôt grand pour l’époque, puisqu’il mesure 1,78m.

Dispensé une première année en tant qu’aîné de veuve, il incorpore le 22e régiment d’artillerie le 8 octobre 1905 pour son service militaire en tant que 2e canonnier conducteur. Il est fait 2e canonnier servant à cheval le 17 mars 1906, puis 1er canonnier servant à cheval le 16 septembre suivant.

Le 18 septembre 1906, il est envoyé en disponibilité, son certificat de bonne conduite accordé. Le 1er octobre 1908, il passe dans la réserve de l’armée active et est affecté au régiment d’artillerie de Corps.

 

Le 14 juin 1910, il épouse Marie Rose COCHET à Montauban-de-Bretagne.

Le 5 août 1911, ils ont une fille, Angèle (qui ne survivra pas).

 

Le 2 août 1914, la mobilisation générale est déclarée.

Rappelé sous les drapeaux, Joseph arrive au corps le 3 août et part au front le 11 août 1914.

Le 6 septembre 1914, sa femme accouche de leur second enfant, un petit garçon prénommé Émile.

Le 1er avril 1917, Eugène passe au 7e régiment d’artillerie de campagne de Rennes.

En Champagne, il participe à l’offensive sur le Mont-Blond et le Mont-Cornillet en avril-mai, puis au dégagement de la célèbre cote 344 à Verdun en fin d’année 1917.

En février-mars 1918, le 7e RAC est aux Éparges. Après la perte du Chemin des Dames fin mai, le régiment se replie dans l’Aisne. Les quatre mois qui suivront seront faits de combats constants.

Le 16 juin 1918, il est nommé brigadier.

Le 16 septembre 1918, il passe au 44e régiment d’artillerie de campagne.

Il décède dix jours plus tard, le 26 septembre 1918 à 18h15 à l’hôpital complémentaire n°42, secteur 205, à Beauvais (60 – Oise),  d’une maladie contractée en service (grippe espagnole).

Le bulletin paroissial raconte que « la nouvelle de la mort arriva presqu’en même temps que la nouvelle de la maladie et Mme REGEARD ne put voir son mari qu’à ses derniers moments, malgré qu’elle fut partie en toute hâte pour Beauvais. Comme il avait conservé sa connaissance jusqu’à la fin, elle s’est entretenue avec lui depuis 11 heures du matin jusqu’à l’heure de sa mort, vers 6 heures du soir. Il fut inhumé le dimanche 29 septembre à Beauvais. »

Une messe d’enterrement est célébrée à Montauban le 17 octobre, alors que l’avis officiel de décès ne sera émis que le 26 novembre 1918.

 

Le 8 août 1919, son fils Émile est adopté par la Nation.

Le 9 février 1920, son épouse se remarie avec Auguste LECHAUX, frère de Pierre LECHAUX également Mort pour la France.

 

Il faudra néanmoins attendre trois ans pour que l’acte de décès soit transcrit dans les registres de Montauban le 16 novembre 1921. Joseph REGEARD est déclaré Mort pour la France.

 

Son nom figure sur le livre d’or de Montauban établi par le Ministère des pensions, mais aussi sur les trois monuments de la ville (colonne, église, plaque du cimetière). Il est également cité dans l’historique régimentaire du 44e RAC.

 

Après guerre, son épouse a demandé à ce que son corps soit rapatrié à Montauban et il repose désormais dans le caveau familial.

 

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