Fils de Jean Baptiste MASSARD, cultivateur, et de Jeanne Marie LEHARDY, Eugène Pierre Marie MASSARD voit le jour le 17 mai 1886 au Crouais (35), au lieu-dit La Ville Egu. Benjamin de sa famille, il a deux frères, Mathurin (né en 1881, il décède en 1884) et Jean-Baptiste (né en 1884, il sera réformé après avoir été grièvement blessé par éclat d’obus le 22 juin 1916 à Verdun). En 1901, les enfants se retrouvent orphelins de père. Eugène n’a pas encore 15 ans.

 

Son recensement militaire se fait à Rennes en 1906 sous le numéro matricule 45. Cheveux noirs, yeux gris, visage ovale au menton rond, le jeune homme d’ 1,64m a un niveau d’instruction 2 et exerce la profession de cultivateur.

Le 7 octobre 1907, Eugène incorpore le 13e régiment d’artillerie pour son service militaire.

Deux ans plus tard, il est envoyé en disponibilité, son certificat de bonne conduite accordé. Il passe dans la réserve de l’armée active le 1er octobre 1909 au 7e régiment d’artillerie.

 

De 1911 à 1914, Eugène travaille au Petit Château en Montauban. Lui et François PINAULT sont employés comme domestiques agricoles par la famille de Joseph RAGOT.

 

Le 2 août 1914, la mobilisation générale est déclarée.

Rappelé à l’activité, Eugène MASSARD arrive au corps le septembre 1914 et passe à la 10e section d’infirmiers militaires.

Le 13 janvier 1915, la commission de réforme de Dinan le classe « service armé ».

Le 31 mars 1915, Eugène passe au 41e régiment d’infanterie de Rennes.

Le 24 avril 1915, il passe en renfort au bataillon de formation du 70e régiment d’infanterie de Vitré.

Enfin, le 19 mai 1915, il rejoint le 160e régiment d’infanterie et part au front dans l’Artois.

Dès le 23 mai, c’est le baptême du feu pour Eugène. L’été 1915 se passe en instruction en Lorraine. Puis, fin août, c’est le départ pour la Champagne avec les batailles que l’on sait.

L’année suivante est l’année de Verdun. Comme le dit l’historique régimentaire, « le 160e, muraille vivante, va être jeté dans la formidable bataille. C’est l’enfer, avec son bruit gigantesque ; des tourbillons de métal s’abattent en tous sens ; maisons, arbres disparaissent volatilisés. La terre tremble d’une convulsion incessante. »

À peine sorti de Verdun, le 160e est envoyé dans la Somme pour la seconde grande bataille de l’année 1916. Eugène traverse cette période sans dommage.

Après un hiver calme passé en Lorraine, le régiment débarque dans l’Aisne, fin mars 1917 pour ce qu’on appellera la bataille du Chemin des Dames.

Après des jours de préparation du terrain, une première bataille a lieu le 15 avril. C’est une immense désillusion. « Les Allemands ont résisté au plus monstrueux coup de bélier qu’on puisse imagine », déplore l’historique régimentaire.

Le 5 mai, nouvelle attaque. Le soir, le 160e RI vient relever le 79e dans les tranchées. « Nos hommes se souviendront longtemps de cette épuisante relève : la pluie tombe à flots, les éclairs strient la nuit, le grondement du tonnerre mêle sa basse sourde aux éclatements de toutes gammes. La terre et le ciel semblent s’être ligués contre nos héros. On n’a pas reçu les vivres de la journée. Il faut traverser le ravin des Grelines, dans lequel les Allemands déversent un ouragan de fer ; c’est une vision dantesque. »

Le lendemain, 6 mai, il faut conquérir les objectifs assignés la veille. « D’un seul bon, le bataillon Defoug (1er) atteint le Chemin des Dames. (…) Nos hommes, malgré la fatigue et les souffrances, ont attaqué avec un ensemble et un entrain merveilleux (…). La belle opération du 6 mai a largement amélioré notre position ; nous avons enlevé une zone à laquelle l’ennemi tenait tout particulièrement. »

C’est lors de cette journée du 6 mai 1917 qu’Eugène MASSARD est tué à l’ennemi.

L’avis ministériel est émis le 5 juin suivant.

Le 13 août 1917, la mère d’Eugène recevra un secours de 150 francs du ministère de la Guerre.

 

L’acte de décès est transcrit dans les registres de Montauban le 13 décembre 1917. Eugène MASSARD est déclaré Mort pour la France.

 

Son nom figure sur le Livre d’or de Montauban-de-Bretagne établi par le Ministère des pensions, mais aussi sur les trois monuments de la ville (colonne, église, plaque du cimetière).

 

Son corps repose à la nécropole nationale de Cerny-en-Laonnois (02 – Aisne), tombe 548.

 

 

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