Fils de Pierre BIZETTE, cultivateur, et de Désirée MOTAIS, Francis Marie BIZETTE voit le jour le 22 juillet 1897 à Montauban-de-Bretagne au lieu-dit La Haute Rouvraie. Il est le benjamin de sa fratrie qui, à part lui, ne compte que des filles : Marie née en 1892, Désirée en 1893 (qui ne survit pas) et Anne-Marie en 1895. Le 28 février 1900, le père BIZETTE décède à l’âge de 45 ans. Francis n’a même pas trois ans.

Guerre oblige, son recensement militaire se fait à Rennes en 1915 (même s’il appartient à la classe 1917) sous le numéro matricule 902.

Blond aux yeux bleu clair, visage ovale avec un front couvert et un petit nez, le jeune homme d’1,57m a un niveau d’instruction 3 et exerce la profession de cultivateur.

Alors que la guerre fait rage depuis plus de 14 mois, Francis incorpore le 24e régiment d’infanterie le 10 janvier 1916.

Pendant sa période d’instruction militaire, le jeune soldat fait un premier séjour à l’hôpital pour « fracture du péroné gauche ». Soigné à l’hôpital auxiliaire n°2 Saint-Yves à Rennes du 26 août au 27 septembre 1916, il passe ensuite au dépôt de convalescents n° 83 de Rennes du 27 au 28 septembre, date à laquelle il rejoint son dépôt, à Bernay (27 – Eure).

Deux semaines plus tard, il est soigné pour « embarras gastrique » à l’hôpital mixte de Bernay du 15 au 28 octobre 1916. Après 8 jours de convalescence, il rentre au dépôt le 5 novembre.

Le 12 novembre 1916, Francis est envoyé au front.

Si l’on en croit le bulletin paroissial, il est au 24e RI au moins jusqu’en octobre 1917.

Le 13 janvier 1918, il est évacué (raison non mentionnée). Il rentre au dépôt le 7 février et est de retour au front un mois plus tard le 8 mars 1918. Peut-être est-ce à ce moment qu’il passe au 224e régiment d’infanterie… Sa fiche matricule est malheureusement exempte de toute information à ce sujet.

Le 17 juillet 1918, l’historique régimentaire du 224e RI raconte que « le chef de corps et les officiers sont convoqués à Chavres (60 – Oise) à l’état-major de la division, où ils apprennent qu’une offensive sera déclenchée le 18 juillet, à 4h35, et que le régiment est désigné comme réserve de corps d’armée pour la première journée. » La bataille va durer jusqu’au 25 juillet. Pour la journée du 22 juillet, le Journal de Marches et Opérations précise que « dans la matinée, la ferme de Fronteny est violemment bombardée et nous y subissons des pertes sérieuses ».

C’est lors de cette journée du 22 juillet 1918 que Francis est tué à l’ennemi par éclat d’obus à la ferme de Fronteny sur la commune de Saint-Rémy-Blanzy (02 – Aisne).

L’avis ministériel de décès est émis le 29 août 1918.

 

À Montauban, la nouvelle de son décès arrive début septembre et le jeudi 26, une messe d’enterrement est célébrée. Un camarade de Francis raconte dans le bulletin paroissial les circonstances exactes de son décès : « Francis est mort dans la nuit du 21 au 22 ; nous étions groupés derrière une ferme et un obus malheureux est venu éclater au milieu de nous, faisant sept victimes et douze blessés. Je vous garantis que cela nous a fait de la peine de perdre un si bon camarade, mais il n’a pas souffert du tout. Il est enterré dans le jardin de la ferme Fronteny ; il y a une soixantaine de tombes, tout est très bien arrangé. Cette ferme se trouve entre Saint-Rémy-Blanzy et Le Plessier-Huleu. »

Francis a ainsi trouvé la mort le jour de son 21e anniversaire.

 

Son acte de décès sera transcrit dans les registres de Montauban le 14 mars 1919. Francis BIZETTE est déclaré Mort pour la France.

Son nom figure sur le livre d’or de Montauban établi par le Ministère des pensions, mais aussi sur les trois monuments de la ville (colonne, église, plaque du cimetière).

Il est également inscrit dans l’historique régimentaire du 224e RI.

 

Son corps repose désormais à la nécropole nationale « Bois Robert » d’Ambleny (02), carré A, tombe 369.

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