Fils de Mathurin LEROY, menuisier, et de Fanie DAUY, Armand Mathurin Marie LEROY voit le jour le 21 septembre 1882 à Yvignac-la-Tour (22). Il est le cinquième enfant d’une fratrie de dix. Il a cinq frères, Victor, né en 1875, Jean-Marie, né en 1880 (qui décède en 1912), Théophile, né en 1886, Eugène, né en 1887, et Mathurin en 1889, et quatre sœurs Sylvie (née en 1877, elle décède en 1886 à l’âge de 8 ans), Fleurine (née en 1879 mais qui ne survit pas), Anne-Marie, née en 1883 et Clémentine en 1889. Les jumeaux Mathurin et Clémentine ne supporteront pas les chaleurs de l’été 1890 et s’éteignent à quelques jours d’intervalle, à peine âgés d’un an.

 

Son recensement militaire se fait à Dinan en 1902 sous le numéro matricule 1292. Malheureusement, sa fiche matricule est vide de toute information. Il est néanmoins probable qu’il ait effectué son service militaire au sein du 41e régiment d’infanterie de Rennes, comme l’indique le numéro figurant sur le col de son uniforme (voir photo). Comme son père et ses frères, il est menuisier.

 

Le 6 octobre 1908, Armand LEROY épouse Marie Rose JEHANNIN à la mairie de Montauban-de-Bretagne. Le couple aura trois enfants : Jeanne (née à Paris en 1903 et reconnue lors du mariage), Théophile (1910), et Armand qui naîtra après le décès de son père, le 15 janvier 1915.

 

Lorsque la guerre éclate, Armand a déjà 31 ans.

Il rejoint alors le 25e régiment d’infanterie, basé à Cherbourg. Comme le résume très bien l’historique régimentaire, « Normands et Bretons transportés le 8 à Attigny (08 – Ardennes) entreprirent, par une chaleur accablante, une série de longues marches vers la frontière franco-belge. Le 22 août, au petit jour, en vue de la Sambre, le régiment avait sa place dans la bataille de Charleroi ».

Après ce premier combat qui coûta la vie à plus de 1400 hommes, le régiment est contraint au repli.

Un renfort de 1700 hommes rejoint le régiment à Cormicy (51- Marne) le 1er septembre pour la bataille de la Marne. Les combats se déplacent ensuite plus au Nord, dans le secteur d’Arras (62 – Pas-de-Calais).

« Arras allait tomber aux mains de l’ennemi lorsque nos troupes arrivèrent au contact, le 2 octobre 1914, aux environs de Mercatel. Assailli par des forces fraîches et supérieures en nombre, malgré la disproportion d’effectifs, grâce à la ténacité, à l’esprit d’obéissance et de sacrifices de nos braves gens, le régiment résiste superbement à la poussée. Après trois longs jours, pendant lesquels les replis successifs s’exécutent comme à la manœuvre, malgré les feux terribles de l’ennemi, Normands et Bretons réussissent à contenir définitivement les Allemands décimés aux portes de la ville d’Arras. »

C’est lors de ces journées de début octobre qu’Armand LEROY est porté disparu.

 

Le sort s’acharnera sur la famille LEROY puisque la Grande Guerre lui prendra tous ses fils en quelques semaines.

Théophile est tué à l’ennemi le 22 août 1914.

Eugène est tué à l’ennemi le 26 août 1914.

Armand est donc porté disparu entre le 2 et le 6 octobre 1914. Victor est tué à l’ennemi le 9 novembre 1914. Son nom figure sur le monument aux morts de Gaël (35).

Les noms des quatre frères sont également tous inscrits sur le monument aux morts d’Yvignac-la-Tour (22).

 

À Montauban, on reste de longs mois sans nouvelles. Dans le bulletin paroissial de juin 1917, la famille continue d’espérer, même si elle sait qu’Armand est porté disparu.

 

Ses enfants seront adoptés par la Nation le 30 avril 1920.

Pourtant, son acte de décès ne sera transcrit dans les registres de Montauban que le 6 juillet 1920, après un jugement rendu par le tribunal de Montfort le 11 juin précédent qui fixe la date du décès au 6 octobre 1914, jour anniversaire du mariage d’Armand. Armand LEROY est reconnu Mort pour la France.

 

Son nom figure sur le livre d’or de Montauban établi par le Ministère des pensions et il est inscrit sur le monument aux morts et le monument commémoratif dans l’église. En revanche, il est absent de la plaque du cimetière. Son nom figure également sur le livre d’or d’Yvignac-la-Tour (22) et sur le monument aux morts de cette ville.

 

Armand LEROY recevra à titre posthume (J.O. du 12/05/1922) la Croix de guerre avec étoile de bronze et la citation suivante : « Brave soldat. Mort pour la France du 2 au 6 octobre 1914 à Arras en faisant vaillamment son devoir. »

 

Son lieu de sépulture n’est pas connu.

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