Fils de François Marie LECLERE, cultivateur, et de Marie Rose GESNYS, Théophile François Marie LECLERE naît le 4 février 1893 à Montauban-de-Bretagne, au lieu-dit Séveriac. Cadet de sa fratrie, il a une sœur aînée, Marie, née en 1890, un frère, Henri, né en 1896 (qui combattra à son tour contre l’Allemagne d’avril 1915 à mars 1919 et recevra la Croix de guerre avec étoile de vermeil et étoile d’argent), et une sœur, Bernadette, née en 1901.

 

Son recensement militaire se fait à Rennes en 1913 sous le numéro matricule 2794. Blond aux yeux bleus, visage ovale avec un front découvert et un nez fort, le jeune homme d’1,62m a un niveau d’instruction 3 et exerce la profession de couvreur. Une belle progression sociale pour un garçon dont le père, laboureur, ne savait pas signer.

Le 28 novembre 1913, Théophile incorpore le 130e régiment d’infanterie, basé à Mayenne (53 – Mayenne) pour son service militaire. Ce régiment est majoritairement composé de Manceaux, de Bretons et de Parisiens.

 

Le 2 août 1914, la mobilisation générale est déclarée.

Théophile et son régiment au complet s’embarquent le 5 août par voie ferrée. Le 7, ils arrivent à Verdun (55 – Meuse). Dans la soirée du 9, ils reçoivent l’ordre d’occuper Mangiennes (55).

Cette première journée de guerre est racontée en détail dans l’historique régimentaire du 130e RI.

« Le 10, au petit jour, la cavalerie signala des mouvements ennemis de toutes armes qui (…) vinrent couronner les hauteurs en face de nos troupes. À 13h45, les Allemands ouvrirent un violent feu d’artillerie et de mitrailleuses que le régiment supporta admirablement ; à 16h, sa première ligne, prise d’enfilade, subit des pertes sérieuses : l’ordre d’attaque fut donné et tous les éléments chargèrent à la baïonnette : il leur fallut, au prix de grandes difficultés, traverser la rivière Loison (…). Les fractions qui réussirent à passer arrivèrent au contact de l’ennemi et engagèrent un furieux corps à corps (…). Mais accablés par les feux de l’ennemi, les hommes ne pouvaient plus avancer, ils durent obéir à l’ordre de repli et revinrent occuper les positions de départ. Ils avaient lutté contre un régiment de cavalerie, un bataillon de chasseurs à pied, des batteries d’artillerie ; ils avaient reçu le baptême du feu ; ils avaient aussi, les premiers sur le front de l’armée, engagé un combat sérieux avec l’adversaire. »

Le Journal de Marches et Opérations du 130e RI précise que c’est le feu des mitrailleuses, à 16h, qui « causa de grosses pertes ». C’est lors de cette journée du 10 août 1914 que Théophile est tué à l’ennemi.

 

À Montauban, la nouvelle de sa mort arrive avant la Toussaint. Pourtant son acte de décès ne sera transcrit dans les registres de Montauban que deux ans plus tard, le 22 novembre 1916, après un jugement de décès rendu par le tribunal de Montfort le 10 novembre précédent. Théophile LECLERE est déclaré Mort pour la France.

Son nom figure sur le livre d’or de Montauban établi par le Ministère des pensions, mais aussi sur les trois monuments de la ville (colonne, église, plaque du cimetière).

Son lieu de sépulture n’est pas connu.

 

Théophile LECLERE est le premier enfant de Montauban tombé au champ d’honneur. Il avait 21 ans.

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