Fils d’Eugène GROSEILLE, journalier, et de Marie JAMOIS, Pierre Auguste Marie GROSEILLE voit le jour le 2 octobre 1893 à Montauban-de-Bretagne, au lieu-dit La Boulaie. Il est l’avant-dernier d’une fratrie de six, mais les deux aînés, Pierre Marie né en 1877 et Marie Joseph née en 1879, ne survivent pas. La famille déménage alors à Boisgervilly où naissent François (1880 – il fera campagne contre l’Allemagne du 4 août 1914 au 2 février 1919) et Louis (1882, également Mort pour la France). Puis elle revient à Montauban pour la naissance de Marie Louise (1890) et de Joseph (1895, qui décède en bas-âge).

 

Son recensement militaire se fait à Rennes en 1913 sous le numéro matricule 2787. Châtains aux yeux gris, visage ovale avec un front découvert et un nez fort, le jeune homme de 1,62m a un niveau d’instruction 3 et exerce la profession de domestique.

Le 28 novembre 1913, Louis incorpore le 2e régiment d’infanterie pour son service militaire.

 

Lorsque la mobilisation générale est déclarée le 2 août 1914, Pierre fait partie des premiers à partir au front. Son régiment part de Grandville (50 – Manche) le 7 août et débarque à Vouziers (08 – Ardennes) après deux jours de voyage. Le 21 août au soir, le 2e RI est appelé à la rescousse pour la bataille de Charleroi (Belgique). Après la retraite, le régiment se retrouve dans l’Oise pour la bataille de Guise. Puis c’est la Marne qu’il atteint au bout de six jours de marches forcées. Après plusieurs combats dans la région de Reims courant septembre, le 2e RI gagne l’Artois.

Comme le raconte l’historique régimentaire, « le 2 octobre, il se trouve à Boiry-Becquerelle et à Hénin (62 – Pas-de-Calais). L’ennemi marchant sur Arras, il faut à tout prix enrayer sa progression. » Les combats vont durer plusieurs jours. À partir du 10 octobre, le Journal de Marches et Opérations (JMO) signale que « les munitions sont épuisées ». L’ordre de repli est donné. Les journées suivantes, consacrées à des « travaux d’organisation du secteur », sont qualifiées d’assez calmes. Le 14 octobre 1914, le JMO indique que « la situation est sans changement ; la fusillade incessante occasionne quelques pertes ». C’est ce jour-là que Pierre GROSEILLE est porté disparu.

 

On ne sait pas exactement quand la nouvelle de son décès arrive à Montauban. Mais, en juin 1917, le bulletin paroissial affirme que Pierre est tombé à Reims en novembre 1914, ce qui démontre le flou qui règne autour de sa disparition.

Il faudra attendre le 14 avril 1922 pour qu’un jugement de décès soit rendu par le tribunal de Montfort, fixant la date de son décès au 14 octobre 1914 et le déclarant « tué à l’ennemi ». La transcription de l’acte se fait dans les registres de Montauban le 26 avril 1922. Pierre GROSEILLE est reconnu Mort pour la France.

Son nom figure sur le livre d’or de Montauban établi par le Ministère des pensions, ainsi que dans l’église. En revanche, il est absent de la plaque du cimetière. Il fait partie des 20 noms rajouté sur le monument aux morts en 2018.

 

Son lieu de sépulture n’est pas connu.

 

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