Fils d’Eugène GROSEILLE, journalier, et de Marie JAMOIS, Louis Jean Marie GROSEILLE voit le jour le 7 mai 1882 à Boisgervilly (35). Il est le quatrième enfant d’une fratrie de six, mais les deux aînés, Pierre Marie né à Montauban-de-Bretagne en 1877 et Marie Joseph née en 1879, ne survivent pas. La famille déménage alors à Boisgervilly où naissent François (1880 – il fera campagne contre l’Allemagne du 4 août 1914 au 2 février 1919) et Louis. Puis elle revient à Montauban pour la naissance de Marie Louise (1890), de Pierre (1893 – également Mort pour la France) et de Joseph (1895, qui décède en bas-âge).

 

Son recensement militaire se fait à Rennes en 1902 sous le numéro matricule 899. Cheveux et yeux noirs, visage ovale au menton rond et au nez moyen, le jeune homme d’1,62 a un niveau d’instruction 3 et exerce la profession de domestique. Dispensé une première année parce que son frère François est déjà au service, Louis incorpore le 41e régiment d’infanterie de Rennes le 14 novembre 1903. Il rentre chez lui le 18 septembre suivant, son certificat de bonne conduite accordé.

Le 1er octobre 1906, il passe dans la réserve de l’armée active.

 

Le 3 octobre 1911, il épouse Alphonsine Marie RECAN à Montauban. Le couple aura deux enfants : Marie Louise en 1912, puis Yvonne en avril 1914.

 

Le 2 août 1914, la mobilisation générale est déclarée.

Louis rejoint son régiment le 12 août. Le 1er septembre, il passe au 136e régiment d’infanterie et le 14, on l’envoie au front.

À partir de fin septembre, le 136e RI est en place dans le secteur d’Arras (62 – Pas-de-Calais). Pendant des mois, comme le rapporte l’historique régimentaire, il « s’emploie à la construction de tranchées, de réseaux et d’abris, afin d’assurer la défense de la ville ».

À Montauban, un terrible drame touche la famille : les petites Yvonne et Marie Louise décèdent le même jour de novembre. Louis GROSEILLE aura-t-il été informé de cette tragique nouvelle ?

Fin mai 1915, le régiment « est envoyé dans les secteurs d’Ecurie et Roclincourt (62) pour soutenir l’avance difficile des troupes qui ont pris pied dans les tranchées du fameux Labyrinthe. Le 30 mai, à 16 heures, les 1er et 2e bataillons s’élancent avec une magnifique audace sur les ouvrages fortifiés qui, de part et d’autre de la route de Lille, défendent les organisations allemandes. Les premières vagues sont aussitôt prises sous un tir terrible d’artillerie (…). Nous comptons, hélas, 74 tués, 261 blessés et 180 disparus. »

C’est lors de cette journée du 30 mai 1915 que Louis GROSEILLE est tué à l’ennemi.

 

L’avis de décès est émis par le Ministère de la Guerre le 3 juillet 1915, ce qui permet à son épouse de recevoir un secours de 150 francs le 12 août suivant.

Néanmoins, il faudra attendre qu’un jugement déclaratif de décès soit rendu par le tribunal de Montfort le 4 février 1921 pour que son décès puisse être transcrit dans les registres de Montauban, le 25 février 1921. Louis GROSEILLE est reconnu Mort pour la France.

Son nom figure sur le livre d’or de Montauban établi par le Ministère des pensions, mais aussi sur les trois monuments de la ville (colonne, église, plaque du cimetière).

 

Le 6 février 1921, son nom est inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire accompagné de la citation suivante : « Brave soldat. Tombé glorieusement pour la France le 30 mai 1915 en s’élançant crânement à l’attaque des positions allemandes puissamment organisées devant Ecurie. » Il reçoit également à titre posthume la Croix de guerre avec étoile d’argent.

 

Son lieu de sépulture n’est pas connu.

 

 

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