Fils de Jean Marie GÉRARD, maçon-terrassier, et de Marie FAUVEL, Louis Marie GÉRARD voit le jour le 3 octobre 1883 au bourg de Montauban-de-Bretagne. Il a une sœur, Jeanne Marie, née en 1880, et deux frères, Jean (1881, décédé en 1908) et Pierre (1886, qui ne survit pas). En 1897, les enfants deviennent orphelins de père. Louis n’a pas encore 14 ans.

 

Son recensement militaire se fait à Rennes en 1903 sous le numéro matricule 1836.

Cheveux et yeux châtain, visage ovale au menton rond, le jeune homme d’1,58m possède un niveau d’instruction 3 et est employé comme charron.

Le 15 novembre 1904, il incorpore le 41e régiment d’infanterie de Rennes.

Le 17 octobre 1905, il est nommé caporal.

Le 7 avril 1907, il est envoyé en disponibilité, son certificat de bonne conduite accordé.

Le 1er octobre 1907, il passe dans la réserve de l’armée active.

Le 25 décembre 1909, il est promu sergent.

 

Le 4 juillet 1910, il épouse Marie Louise DELAUNAY à Saint-Pern (35).

En 1911, Louis est charron à son compte et emploie un ouvrier.

Le 10 juillet 1911, le couple a un premier fils, Louis.

Le 30 juin 1914, naît un petit Jean.

 

Le 2 août 1914, la mobilisation générale est déclarée.

Rappelé à l’activité, Louis arrive au corps le 4 août et part au front le 25 août.

S’il échappe à l’hécatombe du 22 août, il est néanmoins blessé le 19 septembre 1914 par éclat d’obus au côté gauche et à la tête et par balle au bras gauche lors de la bataille de Craonne (02 – Aisne).

Rentré au dépôt le 5 décembre 1914, il repart le 24 avril 1915 en renfort du bataillon de formation du 70e régiment d’infanterie.

Le 18 mai 1915, il rejoint le front, dans l’Artois, au sein du 160e régiment d’infanterie.

Le 25 septembre 1915, il est blessé à Ripont (51 – Marne), atteint d’une plaie en sillon sur le bord antérieur du creux axillaire droit (épaule droite) par balle. Il est évacué.

Le 3 décembre, il rejoint le dépôt.

L’année 1916 est une des plus dures, puisque le 160e RI enchaîne Verdun et la Somme. Le cantonnement en Lorraine pour l’hiver est un vrai soulagement.

Le 17 mars 1917, appelé en renfort, Louis passe au 13e régiment d’infanterie qu’il rejoint au front.

Le 8 avril 1917, il est blessé à Beauséjour (51 – Marne) d’une balle au côté droit et évacué.

Le 28 mai 1917, il est à nouveau blessé d’un éclat de grenade à la jambe droite en Lorraine lors de la bataille pour le Mont Cornillet. Le même jour, naît sa petite fille, prénommée Marie.

Le 24 octobre 1917, il passe au 2e bataillon de chasseurs à pied qu’il rejoint en Lorraine, au camp de Saffais (54 – Meurthe-et-Moselle), pour une période d’entraînement.

Le 14 novembre 1917, Louis reçoit la citation suivante : « Gradé d’élite. Au front depuis le début de la campagne, a montré de belles qualités de courage et de sang-froid. S’est particulièrement distingué aux attaques de septembre 1915 en entraînant sa section sous un feu violent de mitrailleuses. »

Du 24 novembre au 5 décembre 1917, le bataillon cantonne à Velle-sur-Moselle (54), puis dans la région de Bar-le-Duc (55 – Meuse) jusqu’au 6 janvier.

En janvier 1918, il organise une ligne de défense à Clermont-en-Argonne (55), avant d’être transporté à Verdun à la fin du mois. Il va y passer deux mois.

Au printemps 1918, il est du côté de Senlis (60 – Oise), puis d’Amiens (80 –Somme), avant que ne soit lancée la quatrième offensive allemande, début juin.

L’historique régimentaire précise que « l’offensive, précédée d’un violent bombardement d’obus toxiques, se déclenche le 9 juin à l’aurore. » Pendant 3 jours, le 2e bataillon va tenir, « sans céder un pouce de terrain » aux Allemands.

Transporté dans la région d’Attichy-sur-Aisne (60), le bataillon va, jusqu’à mi-juillet, organiser le terrain en vue de la grande contre-offensive du 18 juillet, une bataille qui va durer quatre mois.

Le 12 août 1918, Louis reçoit une nouvelle citation : « Très bon sous-officier, remarquable de sang-froid et de courage. S’est particulièrement distingué au cours des opérations des 9, 10 et 11 juin 1918. »

Le 15 août 1918, il est à nouveau cité, cette fois à l’ordre de la Brigade : « Excellent sous-officier, d’un merveilleux sang-froid, par sa belle attitude a su maintenir le moral de ses chasseurs à un degré très élevé au cours des combats des 20 et 21 juillet 1918. »

Présent et remarqué lors de toutes les batailles, Louis GÉRARD ne survivra pas à l’ultime affrontement, mené sur le plateau de Nouvron (02 – Aisne).

Le 20 août 1918, il est tué à l’ennemi sur le plateau entre Villers-la-Fosse et la ferme Valpriez. L’historique régimentaire précise que c’est là qu’un « feu très meurtrier arrête net la progression du bataillon. »

L’avis ministériel de décès est émis le 13 septembre 1918. Louis est inhumé au cimetière militaire de Bieuxy (02), tombe 60.

 

À Montauban, la messe d’enterrement est célébrée le 9 octobre. Le bulletin paroissial précise qu’ « une nombreuse assistance entourait sa femme et ses petits enfants ».

 

Ses trois enfants sont adoptés par la Nation le 8 novembre 1918.

 

Pourtant, son acte de décès ne sera transcrit dans les registres de Montauban que le 13 mars 1919. Louis GÉRARD est déclaré Mort pour la France.

 

Son nom figure sur le livre d’or de Montauban établi par le Ministère des pensions, mais aussi sur les trois monuments de la ville (colonne, église, plaque du cimetière). Il est également cité dans l’historique régimentaire du 2e bataillon de chasseurs à pied.

 

Le 19 mars 1923, son corps est transféré à la nécropole nationale Le Bois Roger à Ambleny (02 – Aisne), carré E, tombe 318. C’est là qu’il repose désormais

 

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