Fils unique de Lucie EVEN, Auguste Marie EVEN voit le jour le 11 août 1877 au Crouais (35) au lieu-dit Aux Mollières.

 

Son recensement militaire se fait à Rennes en 1897 sous le numéro matricule 128. Châtain aux yeux gris, visage ovale au menton rond et au nez gros, le jeune homme d’1,57m exerce la profession de cultivateur à Médréac. Son niveau d’instruction n’est pas précisé.

Le 15 novembre 1898, Auguste incorpore le 129e régiment d’infanterie pour son service militaire. Au bout de 3 ans, le 21 septembre 1901, il est envoyé en congé, son certificat de bonne conduite accordé.

Le 1er novembre 1901, il passe dans la réserve de l’armée active au 41e régiment d’infanterie de Rennes.

 

Le 3 février 1904, il épouse Joséphine Marie Julie VERDIER à Médréac (35).

Le couple s’installe à Montauban. C’est là que vont naître ses enfants, Albert (né le 29 mai 1904) et Marie-Ange (née le 10 juillet 1908).

 

Le 1er octobre 1911, Auguste passe dans l’armée territoriale au 75e régiment d’infanterie territoriale.

 

Le 2 août 1914, la mobilisation générale est déclarée.

Malgré son âge (37 ans), Auguste arrive au corps le 6 août et part une semaine plus tard, le 13 août 1913. Le 75e RIT s’embarque à destination du camp retranché de Paris, où il vient occuper, organiser et défendre l’intervalle sud.

Quatre mois plus tard, le 12 décembre, il se déplace au nord-ouest de Reims, face à l’ennemi. L’historique régimentaire raconte que « sous le feu des batteries allemandes (…), durant 25 mois, le régiment participa à la mise et au maintien en état complet de défense et d’attaque de l’important secteur compris entre la rive ouest du canal de l’Aisne à la Marne jusqu’en face du village de Loivre (51 – Marne) (…). Il s’en acquitta avec un zèle inlassable jusqu’à la fin de janvier 1917, époque où le régiment fut relevé des tranchées pour être mis à la disposition de l’armée en vue de l’exécution de multiples travaux nécessités par l’offensive projetée. »

En mars 1917, le 75e RIT quitte l’ouest de Reims pour passer au sud-est, prendre le secteur d’Auberive (52 – Haute-Marne).

Le régiment sera engagé dans la bataille d’Auberive, du 17 au 23 avril 1917, aux côtés de la Légion étrangère.

Le 19 juillet 1917, Auguste passe au 358e régiment d’infanterie.

Mais il n’y reste pas longtemps puisque, le 1er septembre 1917, il rejoint le 45e régiment d’infanterie territoriale.

Malheureusement, l’historique régimentaire et les Journaux de Marche et Opérations du 45e RIT n’apportent que peu d’informations.

On sait simplement qu’Auguste EVEN décède le 28 août 1918 à l’hôpital complémentaire n°100 de Bourges (18 – Cher) de maladie consécutive à des blessures de guerre. Le Bulletin paroissial parle, lui, d’intoxication de gaz.

 

Le Bulletin raconte également qu’ « une première dépêche annonçait à Madame EVEN l’état grave de son mari ; aussitôt elle se met en chemin pour Bourges et, pendant son voyage, une seconde dépêche apporte la nouvelle de sa mort. À son arrivée à l’hôpital, elle fut l’objet de toutes les attentions et passa le reste de la nuit avec les religieuses chargées des malades. Sur sa demande, elle put voir son mari, déjà dans le cercueil. Mais auparavant, elle avait vu l’aumônier qui essaya de la consoler en lui disant dans quels bons sentiments son mari était mort et en lui faisant les dernières commissions du mourant qui, en lui serrant fortement la main, lui avait recommandé de dire à sa femme que sa pensée était pour elle et ses deux enfants. »

 

L’acte de décès est inscrit dans les registres de Montauban le 30 septembre 1918. Auguste EVEN est déclaré Mort pour la France.

 

Son nom figure sur le livre d’or de Montauban établi par le ministère des pensions, mais aussi sur les 3 monuments de la ville (colonne, église, plaque cimetière). Il est également cité dans l’historique régimentaire du 45e RIT.

 

Le 8 novembre 1918, ses deux enfants sont adoptés par la Nation.

 

Auguste EVEN recevra la Croix de guerre avec étoile de bronze à titre posthume, accompagnée de la citation suivante (J.O. du 16 mai 1922) : « Brave soldat, Mort pour la France le 28 août 1918 des suites de ses glorieuses blessures reçues à son poste de combat. »

 

Son corps repose à la nécropole nationale de Fleury-les-Aubrais (45 – Loiret) carré 22, rang 5, tombe 75.

 

 

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