Fils unique d’Anastasie EGU, journalière, Joseph François EGU voit le jour le 15 février 1882 au bourg du Crouais (35). Dès ses 14 ans, il ne vit plus chez sa mère mais dans les fermes qui l’emploient.

 

Son recensement militaire se fait à Rennes en 1902 sous le numéro matricule 998.

Châtain aux yeux roux, visage ovale au menton rond, le jeune homme d’1,59m ne sait ni lire ni écrire et exerce la profession de cultivateur à Montauban.

Le 15 novembre 1903, il incorpore le 48e régiment d’infanterie de Guingamp (22) pour son service militaire. Après trois ans sous les drapeaux, il rentre chez lui, son certificat de bonne conduite en poche, et passe dans la réserve de l’armée active le 1er octobre 1906. Il est alors affecté au 41e régiment d’infanterie.

 

Le 20 novembre 1912, il épouse Clémentine Marie Joseph GAUTIER à Montauban-de-Bretagne. Le couple aura deux fils, Maurice en 1913 et Armand en 1914 (qui s’éteindra en 1917).

 

Le 2 août 1914, la mobilisation générale est déclarée.

Joseph rejoint la caserne du 41e RI à Rennes le 12 août.

Ce n’est qu’après les violentes batailles des mois d’août et septembre que Joseph est envoyé en renfort au front, comme le précise l’historique régimentaire : « Le 15 octobre 1914 et les jours suivants, le régiment reçoit un renfort de 2100 hommes qui permet de reformer deux bataillons qui, dès le 26 octobre, vont occuper le secteur en face de Ransart (62 – Pas-de-Calais). » Le 41e RI y reste jusqu’à fin février 1915. À cette date, il prendra part « à une guerre de mines acharnée » au Nord d’Arras (62). En avril, il relève le 71e RI dans le secteur de Roclincourt (62).

 

Tout le mois de mai 1915 est consacré à la bataille d’Arras, qui connaîtra une seconde phase le 16 juin. Le 5 juillet 1915, le 41e est relevé de ce secteur et part dans la Somme pour un mois.

À partir d’août 1915, le régiment est en Argonne pour les combats du Four-de-Paris.

Là encore, c’est une guerre de mines qui se joue pendant de longs mois.

Le 2 janvier 1916, Joseph est évacué sur ambulance. Il rentre le 13 janvier mais est à nouveau évacué quatre jours plus tard (raisons non mentionnées).

Il restera à l’arrière du front du 18 janvier au 6 avril 1916, jour où il est à nouveau envoyé en renfort. Depuis le 21 février en effet, la bataille de Verdun a commencé.

Arrivé en autos-camions le 24 juin 1916 à Nixeville (55 – Meuse), le 41e RI y passe la nuit avant de repartir pour le secteur de Fleury. « La marche d’approche dure toute la nuit. À 1 heure du matin, le 27 juin, malgré un violent bombardement, le régiment se met en position d’attaque pour prendre le village de Fleury ; à 4h30, c’est l’assaut. Le 2e bataillon est en première vague et réussit à gagner 300 à 400 mètres de terrain, mais sa progression est alors enrayée par un tir de barrage infernal. L’assaut n’a rien donné et le 41e accuse déjà des pertes sensibles (…). Tout ce que l’on peut demander au 41e, c’est de maintenir ses positions. C’est ce qu’il fera jusqu’au 6 juillet avec un courage stoïque, malgré la violence des bombardements, l’absence de tranchées, les conditions de ravitaillement des plus précaires. »

C’est lors de ces journées de combat, du 26 au 30 juin, que Joseph EGU est tué à l’ennemi.

Un avis ministériel de décès est émis le 25 juillet 1916.

En ville, la nouvelle est rapidement arrivée et le bulletin paroissial précise que Joseph EGU et François ROSSELIN, tous deux au 41e RI, sont tombés le même jour, côte à côte : « Ensemble, ils s’étaient fait photographier et ensemble ils sont morts comme les braves, face à l’ennemi. »

 

La transcription du décès dans les registres de Montauban se fait le 18 octobre 1916 et en fixe la date au 27 juin 1916. Joseph EGU est reconnu Mort pour la France.

 

Son nom figure sur le livre d’or de Montauban établi par le Ministère des pensions, mais aussi sur les trois monuments de la ville (colonne, église, plaque du cimetière).

 

Maurice, le fils de Joseph EGU, sera adopté par la Nation le 24 octobre 1919.

 

Joseph EGU recevra à titre posthume (J.O. du 03/10/1920) la Croix de guerre avec étoile d’argent et la citation suivante : « Très bon soldat, courageux et dévoué, qui a été mortellement blessé le 27 juin 1916, alors qu’il se portait à l’attaque des positions ennemies de Fleury devant Douaumont. »

 

Son corps repose désormais à Fleury-devant-Douaumont (55), à la nécropole nationale Douaumont, tombe 8260.

 

 

 

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