Fils de Joachim DUGUÉ, cultivateur, et de Désirée BESNARD, François Marie DUGUÉ voit le jour le 15 février 1884 à Montauban-de-Bretagne au lieu-dit Le Chêne Rohan. Il est le 4e d’une fratrie de sept : Marie (née en 1880), Eugénie (1881), Joseph (1882, qui fera campagne contre l’Allemagne du 12 août 1914 au 1er mars 1919), Jean-Marie (1885, en campagne contre l’Allemagne du 22 février 1915 au 1er juin 1919), Marie-Joseph (1888) et Anne (1894, décédée à 14 mois). Vers 1890, la famille déménage à La Gautrais.

 

Son recensement militaire se fait à Rennes en 1904 sous le numéro matricule 2666. Cheveux noirs, yeux gris, visage ovale au menton rond, le jeune homme d’1,61m a un niveau d’instruction 3 et exerce la profession de cultivateur comme son père.

Il est exempté de service militaire pour « bronchite spécifique ».

 

Le 2 août 1914, la mobilisation générale est déclarée.

Le 28 décembre 1914, François Marie DUGUÉ est reconnu apte au service armé par le conseil de révision d’Ille et Vilaine. Il est affecté au 2e régiment d’infanterie de Granville qu’il rejoint le 22 février 1915.

Le 26 mai 1915, il passe au 70e régiment d’infanterie de Vitré.

Le 20 juin 1915, il part au front et rejoint le 71e régiment d’infanterie du côté d’Arras (62 – Pas-de-Calais). Puis, à partir du 15 août, c’est l’Argonne.

Le 18 septembre 1915, il est blessé une première fois. Sa fiche matricule précise qu’il souffre de « plaies aux deux fesses et pied droit par éclat d’obus ». Il est évacué sur l’hôpital temporaire n°45 de Vichy (03 – Allier) jusqu’au 23 septembre, puis en convalescence à l’hôpital temporaire n° 75, toujours à Vichy, du 23 septembre au 19 novembre 1915. Après quoi, il rejoint le dépôt.

 

Le 21 mai 1916, il passe au 161e régiment d’infanterie et rejoint le front deux jours plus tard. Son régiment occupe alors le secteur du Mort Homme, dans la région de Verdun (55 – Meuse).

Le 11 juin 1916, il est évacué pour « entérite » (inflammation de l’intestin grêle) sur l’hôpital central de Bar-le-Duc (51) jusqu’au 24 juin. Après une permission de 7 jours, il rejoint son corps aux armées.

Le 5 octobre 1916, il est à nouveau blessé lors de la bataille de Sailly-Saillisel (80 – Somme). Il souffre cette fois d’une « plaie en sillon, face externe du genou gauche, par éclat d’obus ». Évacué, il est soigné du 7 octobre au 23 novembre 1916 à l’hôpital auxiliaire n° 101 de Rouen (76 – Seine Maritime).

Après une permission de 7 jours, il rejoint le dépôt le 6 décembre 1916.

Comme le raconte l’historique régimentaire, « pendant la période du 9 février au 23 mars 1917, le régiment, disséminé en arrière du front de la Ve armée, procède aux travaux préparatoires de la grande offensive française qui doit avoir lieu en avril (…).

Dans la nuit du 14 au 15 avril, les 1er et 3e bataillons prennent leurs emplacements d’attaque (…). À 5h45, l’ennemi déclenche un violent tir de barrage, et à 6 heures, lorsque nos vagues successives se portent résolument en avant, elles sont prises au départ par un violent feu de mitrailleuses et d’artillerie qui leur cause des pertes énormes et arrête leur élan (…). Jusqu’au 21 avril, le régiment reste en secteur, soumis à des tirs d’artillerie d’une violence inouïe. »

C’est lors de la journée du 16 avril 1917 que François est porté disparu au secteur de Sapigneul (51 – Marne).

 

À Montauban, la nouvelle de sa disparition arrive en septembre, puisque la Saint-Maurice (22 septembre) est l’occasion d’une messe souvenir pour les disparus. Dans le bulletin paroissial, le recteur se lamente : « À la liste de nos disparus, pourquoi faut-il que nous ajoutions encore un nouveau nom, celui de François DUGUÉ de la Gautrais ? Avec ses parents dans la plus grande affliction, nous aimons à espérer que nous aurons de meilleures nouvelles bientôt. »

 

Deux ans plus tard, en septembre 1919 et alors que le traité de paix a été signé au mois de juin précédent, le bulletin paroissial s’interroge encore : « Nos disparus, faut-il encore garder l’espérance de les voir revenir ? Hélas, tous nos prisonniers sont rentrés et toujours nous sommes sans nouvelles d’un grand nombre (François DUGUÉ est cité). Oh bon Jésus, s’ils sont morts, donnez-leur le repos éternel, et s’ils sont encore vivants, malades ou grands blessés, rendez-les à leurs familles désolées ! »

 

Il faudra attendre deux ans de plus pour qu’un jugement déclaratif de décès soit rendu par le tribunal de Montfort, le 29 juillet 1921. Le décès est transcrit dans les registres de Montauban le 22 août 1921. François DUGUÉ est reconnu Mort pour la France.

 

Son nom figure sur le livre d’or de Montauban établi par le Ministère des pensions, ainsi que dans l’église. Absent de la plaque du cimetière, il fait partie des 20 noms rajoutés sur le monument aux morts en 2018.

 

François DUGUÉ recevra à titre posthume la Croix de guerre avec étoile d’argent (J.O. du 28/08/1923) accompagné de la citation suivante : « Courageux soldat, plein de zèle. Tombé glorieusement au champ d’honneur, le 16 avril 1917 à Sapigneul, en se portant vaillamment à l’attaque des positions ennemies. »

 

Son lieu de sépulture n’est pas connu.

 

Partager cette page sur :