Fils de Pierre COHIGNAC, cultivateur, et de Marie Louise CHEVILLON, Pierre Marie COHIGNAC voit le jour le 25 avril 1882 à Bédée (35), au lieu-dit Barbas. Il a deux frères aînés nés comme lui à Bédée : Louis (né en 1878, qui fera campagne du 15 novembre 1914 au 2 février 1919) et Julien (né en 1880, également Mort pour la France). La famille déménage ensuite à Montauban-de-Bretagne, au lieu-dit La Souais. C’est là que va naître le reste de la fratrie : Marie Rose en 1884, Joseph en 1887 (qui sera prisonnier des Allemands de février 1916 à décembre 1918) et enfin Marie Louise en 1890.

 

Son recensement militaire se fait à Rennes en 1902 sous le numéro matricule 933. Cheveux noirs, yeux roux, visage ovale et menton rond, le jeune homme d’1,62m a un niveau d’instruction 3 et exerce depuis ses 14 ans la profession de domestique agricole.

À cause de cicatrices étendues dans le dos, Pierre fera son service militaire dans les services auxiliaires.

 

Le 2 août 1914, la mobilisation générale est déclarée.

Pierre est reconnu apte au service armé par la Commission spéciale de réforme de Rennes du 28 octobre 1914. Affecté au 41e régiment d’infanterie, il arrive au corps le 11 novembre 1914. Son frère Julien est tombé au champ d’honneur un mois plus tôt, le 6 octobre 1914 (son nom figure sur le monument aux morts de Pleumeleuc – 35).

Le 24 mars 1915, sur décision ministérielle, Pierre passe au 161e régiment d’infanterie et part au front, pour assurer la défense de l’Argonne. Comme le précise l’historique régimentaire, « le régiment reçoit en moyenne un renfort de 400 à 500 hommes tous les dix ou douze jours. Beaucoup d’hommes de ces renforts, réformés rappelés, savent à peine se servir d’un fusil ».

À partir du 9 mai, « le régiment passe plus à l’est et vient occuper le Four-de-Paris, qu’il tiendra jusqu’au 18 août. »

Puis, « le régiment monte dans le secteur de Champagne, au nord de Saint-Hilaire-le-Grand, où il va préparer, par les travaux d’approche qui se poursuivront du 30 août au 22 septembre, l’offensive de Champagne ».

En effet, en septembre 1915, le général Joffre lance une offensive de grande envergure afin de briser les lignes allemandes et de sortir de la guerre de position qui s’est installée sur le front occidental : c’est ce qu’on appelle la seconde bataille de Champagne.

« Le 24 septembre 1915, dans la soirée, le régiment quitte son bivouac du camp de Châlons pour venir occuper les parallèles de départ ; il est en place à 4 heures.

Le 25 septembre, à 9h15, le régiment s’élance à l’attaque. Les braves du 1er bataillon (…) sont fauchés par les tirs de mitrailleuses et de mousqueterie. (…) Les pertes sont lourdes. »

C’est lors de cette journée du 25 septembre 1915 que Pierre est tué à l’ennemi. Mais son décès ne sera constaté que le 12 octobre 1915 lorsque son corps est relevé pour être inhumé, et officialisé en date du 30 novembre 1915.

À Montauban, la nouvelle du décès de Pierre arrive quelques semaines plus tard et est consignée dans le bulletin paroissial de janvier 1916. Le 3 mars 1916, madame COHIGNAC mère reçoit un secours de 150 francs. Il faudra attendre le 7 juin 1918 pour qu’un jugement déclaratif de décès soit rendu par le tribunal de Montfort, fixant la date du décès au 25 septembre 1915. L’acte de décès sera transcrit dans les registres de Montauban le 9 juillet 1918. Pierre COHIGNAC est déclaré Mort pour la France.

 

Son nom figure sur le livre d’or de Montauban établi par le Ministère des pensions, mais aussi sur les trois monuments de la ville (colonne, église, plaque du cimetière).

 

Son corps repose à la nécropole nationale de Mourmelon-le-Grand (51), tombe individuelle n°492.

 

Partager cette page sur :