Fils de François CODET, laboureur, et d’Anne Marie BOUILLET, Mathurin François Marie CODET voit le jour le 26 juillet 1892 à Montauban-de-Bretagne au lieu-dit La Biliais. Il est l’aîné d’une fratrie de six garçons : François (né en 1894, qui sera blessé à la main droite en septembre 1916 et intègrera ensuite les services auxiliaires), Henri (1897, en campagne contre l’Allemagne du 10 janvier 1916 au 22 septembre 1919, il recevra la Croix de guerre avec 2 étoiles de bronze), Ferdinand (1899, au front du 16 juillet 1918 au 22 septembre 1918), Louis (1902) et Maurice (1907).

 

Son recensement militaire se fait à Rennes en 1912 sous le numéro matricule 125.

Roux aux yeux bleus, visage rond au front couvert et au nez rectiligne, le jeune homme d’1,59m a un niveau d’instruction 3 et exerce la profession de cultivateur.

Le 8 octobre 1913, il incorpore le 136e régiment d’infanterie de Saint-Lô (50 – Manche) pour son service militaire. Remarqué par ses supérieurs, il est nommé caporal le 10 avril 1914.

 

Lorsque la mobilisation générale est déclarée le 2 août 1914, Mathurin est encore sous les drapeaux. Il fait partie des premiers à partir au front, dès le 6 août 1914.

Le 8 août, le 136e RI débarque dans les Ardennes. Le 22 août, c’est le baptême du feu, du côté de Tamines, près de Charleroi (Belgique). Suivront la Marne et la Champagne. Puis, la guerre de tranchées commence, aux portes d’Arras (62 – Pas-de-Calais).

Le 5 mars 1915, Mathurin reçoit la citation suivante : «Étant isolé dans une ruine par suite d’un éboulement, a donné un bel exemple de courage et de sang-froid en continuant son travail d’avancement dans la galerie pendant que ses camarades contribuaient aux travaux de sauvetage. »

Cette belle action lui vaut d’être décoré de la Croix de guerre avec étoile de vermeil.

 

Le 1er octobre 1915, Mathurin passe au 6e régiment du Génie. L’historique régimentaire nous apprend que la compagnie 10/52 à laquelle est rattachée Mathurin « est formée le 1er octobre 1915 des éléments de la compagnie auxiliaire 10/2 bis du génie, lesquelles provenaient des régiments d’infanterie de la 20e division (…). Au cours de la campagne, elle a coopéré aux mêmes travaux et aux mêmes affaires que la compagnie 10/2. »

Le 5 octobre 1915, Mathurin est promu sergent.

D’octobre 1915 à mai 1916, sa compagnie est en Argonne. Elle part ensuite pour la Somme. « L’hiver 1916-1917 trouve la compagnie accomplissant de nouveaux travaux. La souffrance est terrible mais le moral est excellent, et les Allemands, dans leur retraite sur la Somme, ont à leurs trousses des sapeurs toujours prêts à réparer leur destruction et à favoriser l’avance foudroyante de notre admirable infanterie. »

En mai-juin 1917, elle est en Champagne, à l’ouest du Mont Cornillet. Puis elle organise le secteur de Verdun « en vue des attaques d’août ».

En octobre 1917, elle se repose aux Eparges, avant d’y entreprendre des travaux qui se poursuivent jusqu’à fin février 1918. En mars-avril, elle travaille du côté du fort de Douaumont, près de Verdun.

Fin mai 1918, c’est la ruée allemande sur l’Aisne. « Embarquée en chemin de fer, puis en camions, la compagnie est jetée en pleine bataille dès son débarquement ; avec un courage héroïque, les sapeurs combattent, ne cédant le terrain, pied à pied, qu’à un ennemi supérieur en nombre et en moyens. »

C’est soit lors des déplacements en vue de cette bataille, du 22 au 27 mai 1918, soit lors de la bataille elle-même, le 30 mai, que Mathurin CODET est fait prisonnier par les Allemands. Il décède de rhumatismes articulaires quelques jours plus tard, le 11 juin 1918, au lazaret de Beaurieux (02 – Aisne).

 

Dans son numéro d’octobre 1918, le bulletin paroissial signale que la famille est toujours sans nouvelles de Mathurin.

Dans celui de novembre, « une lettre de la Croix Rouge annonçait à la famille CODET, de la Ville-ès-Jolive, que Mathurin, sergent au 6e Génie, avait réellement été fait prisonnier mais que l’on craignait qu’il n’eût succombé à la maladie. »

En décembre, le bulletin annonce son décès (officialisé par les autorités le 28 septembre 1918) : « Le sergent Mathurin CODET est mort au lazaret de Beaurieux et inhumé au cimetière des soldats. Depuis longtemps, le sergent CODET ne donnait plus de ses nouvelles ; on le croyait prisonnier, il l’était en effet, mais dans une ville envahie. Une dame, prisonnière elle aussi, et qui a donné ses soins au sergent pendant sa maladie a envoyé à ses parents la lettre que vous allez lire. » (voir la lettre)

La messe d’enterrement a lieu à Montauban le 28 novembre 1918.

 

Il faudra néanmoins attendre le 4 novembre 1921 pour que le tribunal de Montfort rende le jugement de décès et le 17 novembre 1921 pour qu’il soit transcrit dans les registres de Montauban. La date de décès officiellement retenue est le 9 juin 1918. Mathurin CODET est reconnu Mort pour la France.

 

Son nom figure sur le livre d’or de Montauban établi par le Ministère des pensions, mais aussi sur les trois monuments de la ville (colonne, église, plaque du cimetière).

Il est également cité dans l’historique régimentaire du 6e Génie.

 

Son lieu actuel de sépulture n’est pas connu.

 

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